The murder of the fuckin fly
C'est étrange ce sentiment. On ne sait trop l'expliquer, mais on sent le vide qui se fait jour en nous. Ce sentiment inexplicable de courir à sa perte. D'avoir fait le premier pas et de déjà sentir ce que l'on avait s'échapper de nos mains. Sable que l'on égare sur notre chemin. Grain par grain. Quand on le réalise il est déjà trop tard.
-Je peux bien écrire toutes mes réalités ici. Personne ne sait que j'y suis. C'est ma tanière, mon trou. L'espèce de non-lieu où je bazarde mes idées subites. Et même celles qui me pèsent (Voire aucune). Au vu de potentiels dizaines, centaines, milliers d'inconnus.-
C'est ce sentiment qui me tient sans cesse, basé sur cette seule idée, on ne peut compter que sur soit même. Et le constat que quoique l'on essaye, si un jour, un être de grâce se brise, rien ne pourra vraiment nous le rendre. Alors il faut être solide. Avancer tel un monstre de clip TV. Ceux du genre "Je marche dans la rue. Je chante. Et ta gueule". Et si quelque part, derrière la bête, l'humain doute ? Si le costume ne tient pas la route, l'enfer c'est moi. Les doutes, les peurs. Tout ce qui revient dans le noir. Qu'on a enfoui très profond. Derrière un sourire carnassier. Derrière des coins de lèvres relevés à l'ironie. Ils nous tiennent comme nous les tenons. Mais ils ont une longueur d'avance. Sommes nous alors perdus ? De douter constamment que ce que l'on tient dans ses mains -ce précieux sable- y est toujours ? D'imaginer qu'il a commencé à se faire la malle ? Particule par particule. Des bouts de nous sur la route. Et pourtant, regardez comme je suis stupide. Du sable il y en a partout. Alors pourquoi celui-ci ? Oh ce n'est pas celui qu'on a trouvé dans le fond de nos souliers. C'est celui qui parle à l'âme. Lorsqu'il s'effrite, c'est un monde qui s'écroule. Le notre. Mais franchement, qui serait assez niais pour jeter son dévolu sur des bouts de cailloux ordinaires ? Ceux que l'on a sont si bien. Dans le risque, essayons de les garder. Mais surtout, craignons de les perdre. Ils nous tiennent comme nous les tenons. Mais ce n'est pas vrai. Déjà il s'échappent. Mains vides. Et ce sentiment amer nous tenaille un peu plus fort qu'hier.