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Pensées éparses
2 mars 2011

I had the craziest dream

J'étais dans cette étrange boutique, creusée à même la roche, gruyère ornée de pièces vintage. Je savais que j'y étais déjà venue dans un rêve précédent, mais cette fois-ci je n'étais pas seule. J'ai oublié leurs visages mais qu'importe, puisque dans un coin d'escalier ils sont devenus une seule et même personne, refletée à l'infini. C'était l'ennemie, ai-je deviné. Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle avait dévoré, trop gourmande, tous les autres. Elle était multiple et menaçante. Nous étions soudain perdues au beau milieu des lumières de la ville. Un grand boulevard à l'air irréel et des voitures par milliers, presque trop rapides pour être vues. Peut-être que si j'avais marché un peu plus longtemps je me serais rendue compte que ce n'était qu'un décor qu'on met en fond de scène au théâtre. Mais je n'ai pas marché un peu plus longtemps. Une voix m'a soufflé que tout pouvait m'être rendu, il suffisait que je vive la plus belle matinée de ma vie. Alors j'ai couru, je la savais sur mes talons et puissante. De toutes les maisons identiques qui longeaient la ruelle dans laquelle je me suis engagée, je me suis engoufrée dans la plus singulière. Je croyais, pauvre folle, que sa différence faisait d'elle une cachette idéale; après tout, une ennemie dissolue dans plusieurs corps devrait choisir de fouiller l'uniforme.

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En un regard, les femmes qui occupaient la cuisine dans laquelle je fis irruption comprirent. L'une d'elle fit glisser un panneau de bois blanc qui constituait le fond d'une étagère et me fit signe de m'y glisser. A peine la boiserie remise en place qu'un inspecteur et son armada firent leur entrée dans la maison. L'ennemi avait changé de corps mais pas d'objectif.  Ils me cherchait, moi et mes deux compagnons. Nous étions trois à fuir à présent. Nous étions au pieds d'un escalier dérobé autour duquel s'entourait l'escalier principal. Il était entouré de  glaces sans tain qui constituaient en fait les murs de l'étrange conduit. Nous pouvions voir sans être vus.

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Plus bas une des femmes invita les officiers à monter s'ils le désiraient, mais nous savions que cette remarque s'adressait à nous. En silence, les mains tremblantes, je gravis les marches suivie de mes accolytes. L'inspecteur qui progressait au même rythme que nous s'arrêta l'espace d'un instant. Nous qui voyions ses yeux, savions qu'il avait compris où nous nous trouvions. Il nous restait peu de temps alors on se mit à courrir. Nous débouchâmes au sommet, sur une vision des plus étranges. Une cabane naufragée sur la colline verdoyante qui enveloppait le toit de la batisse. Nous étions très haut mais nous n'étions plus trois non plus. Des bruits de pas se faisaient plus distincts dans l'escalier secret. Et en face de nous, des visages sur lesquels on pouvait lire les mots "résistance" et "liberté". Nous savions que nous étions tous perdus, ensemble. À moins de trouver une issue.

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De là où nous étions, nous pouvions observer cette étrange colline se dérouler bien après le toit de la batisse que nous avions gravie, et en même temps s'affaisser brusquement quelques mètres plus loin. C'était une promesse de liberté ou du moins de fuite potentielle. Nous l'emprintâmes. A l'endroit où elle semblait s'effondrer sur le vide, nous découvrimes une mer de toits de tuile aux enchassements anarchiques. Une fenêtre ouverte, comme une promesse, nous attendait. Je m'y faufile, les autres sur mes talons. J'enchaîne les fenêtres et les terrasses, aucun mur ne fait obstacle à ma progression. Les gens que l'on croise semblent comprendre. Ils nous laissent passer en silence et enferment immédiatement notre secret à l'intérieur d'eux même. Une dernière fenêtre et c'est la fin. J'aterris dans l'herbe me relève et contemple ce que je laisse derrière. L'enchevêtrement de toits évoque un village méditerranéen, et derrière elle,  aucun signe de l'effrayante première ville.

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Je me sens en sécurité, mais nous continuons de fuir. Juste par habitude. On dévalle une vaste étendue verte, nous sommes à découvert. Lorsque deux immenses haies s'offrent à nous, on dévie légèrement notre trajectoire de manière à protéger notre image de la vue de nos poursuivants. L'herbe est plus épaisse tout d'un coup. Des fleurs et des mauvaises herbes en tout genre s'y entremellent. Une ombre tranquille nous recouvre. Une vielle maison appararaît sur notre chemin. On peut apercevoir l'intérieur par des fenêtres poussiéreuses. Tout y semble précieux et délicat. Mais elle est vide alors nous avançons.

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Et là une barrière surgit. Entre elle et moi la différence entre l'absolue beauté et une fuite absurde. Nous nous sommes tus, nous nous donnons la main peut-être. Des milliers de cages en bois, s'enlacent pour créer une cité miniature. Les ornements sont simples mais rien n'est plus exquis que le sentiment que procure leur vue. Tout semble baigné de lumière. A l'intérieur des cages, des milliers d'oiseaux multicolores. Leur chant s'élève lentement, c'est le son le plus pur et le plus harmonieux qui soit. Sans effort, des notes cristallines jettées les unes sur les autres de la manière la plus divine. On ne sait pas vraiment ce que l'on a fuit, mais nous savons que nous sommes tous là, devant cette beauté qui s'offre à nous. Cette pensée réchauffe nos âmes.

 

Je ne me rappelle jamais des choses dont je rêve. Etrangement, celui-ci m'est persque revenu dans le moindre détail. Je le trouve particulièrement beau, même un peu triste et c'est assez étrange.

Photo: Tim Walker

 

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Commentaires
L
Alors ça c'est un rêve de dingue, moi aussi j'en fais des particulièrement space, mais le gagnant reste mon copain !<br /> <br /> See U !
Y
What a wonderful blog, romantic, inspired,originel
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